Les jardins
Le château de Chamerolles, avec ses jardins, fait partie des 19 sites d’excellence de la Route de la Rose du Loiret
Les jardins Renaissance
Dans le prolongement de la visite du château, le visiteur a l’opportunité de découvrir le parc. Créé à la fin du XVIe siècle par Lancelot II du Lac, le jardin de Chamerolles s’inspire de son voyage en Italie. Il prend toute sa place et son importance dans la vie quotidienne seigneuriale. Entièrement disparus courant XXe siècle, les jardins ont été recréés au moment des restaurations de 1987-1992 à l’emplacement exact des jardins d’origine. Des fouilles permettant de mettre au jour les fossés périphériques, des plans du XVIIIe siècle conservés aux Archives Nationales et les traités d’architecture de Jacques Androuet Du Cerceau ont été à la base de cette restitution. Les jardins sont délimités par des allées végétales où poussent rosiers grimpants, glycines et autres clématites. En France, les jardins Renaissance voient une géométrisation poussée des formes démontrant la maîtrise de l’homme sur la nature, notamment au travers de ce qu’on appelle « l’art topiaire », c’est-à-dire la taille des arbres et des arbustes. Notre jardin Renaissance est composé de 6 espaces.
Le labyrinthe, plantés d’ifs avec son hêtre central, reprend un motif utilisé dès l’Antiquité grecque dans les fresques et mosaïques. Il trouve son origine dans la légende du roi Minos et du fil d’Ariane. Au Moyen Âge, il était source de spiritualité. Au XVIIIe siècle, le labyrinthe est synonyme de divertissement, devenant alors un lieu prétexte aux jeux galants.
Le carré du « pré-haut » à vocation plus ludique était un endroit fort apprécié pour converser, écouter de la musique ou encore jouer. Le préau n’est en aucun cas une structure en bois sous laquelle nous pouvons nous abriter comme de nos jours. A l’époque de la Renaissance, il faut comprendre un pré en hauteur, c’est-à-dire des sortes de banquettes en briques dans lesquelles pousse de l’herbe et faisant office d’assises, comme un véritable salon de jardin verdoyant.
Pour le plaisir des yeux, le parterre de broderie, divisé en triangles et en carrés, met en scène différentes formes géométriques autour d’un obélisque. Ifs, buis et rosiers sont taillés régulièrement afin de créer de véritables broderies végétales.
Le carré consacré aux plantes rares permettait de rassembler des curiosités botaniques introduites en France après leur découverte sur les nouveaux continents, tels que les végétaux venus d’Amérique ou du bassin méditerranéen. Aujourd’hui, les visiteurs peuvent retrouver palmier, magnolia, tournesol, … délimités par des alignements de lavande.
Enfin, deux carrés de potagers bordés d’arbres fruitiers ont également été restitués. Installés au fond des jardins Renaissance, leur vocation était principalement utilitaire pour la cuisine du château. Courgettes, asperges, fraises, salades, herbes aromatiques et médicinales, choux, … et bien d’autres plantes poussent au gré des saisons.
Focus sur nos rosiers
La rose de mai ou dite Centifolia
Cette rose à cent feuilles au parfum exceptionnel, rose des peintres, est la rose par excellence. Originaire du Caucase et de l’Iran, connue dès l’Antiquité, les obtenteurs néerlandais tentèrent de l’améliorer au XVIe siècle par diverses hybridations. Elle est aujourd’hui associée à la région de Grasse où elle est cultivée depuis le milieu du XVIIe siècle. Elle est récoltée de la mi-mai à la mi-juin. Sa production a beaucoup diminué depuis le début du XXe siècle, mais quelques producteurs continuent l’activité grâce à des contrats avec de grandes maisons de parfums comme Chanel ou Dior.
Notre Centifolia est à retrouver dans notre carré dit « Préau ».
La rose de Damas
La plus odorante, la rose de Damas, existait probablement déjà au temps des Romains. C’est un des premiers rosiers cultivés pour sa fleur coupée au début du XVIIIe siècle.
Elle est cultivée en Turquie, au Pakistan, au Maroc et dans la vallée des roses en Bulgarie. On la récolte au petit matin afin d’éviter l’évaporation de l’huile essentielle à cause de la chaleur. Cet or rose se négocie ensuite autour de 8000€ le kg.